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Tourisme : Un vol direct Corse-Italie, le rêve des touristes italiens…
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Tourisme : Un vol direct Corse-Italie, le rêve des touristes italiens…


Calvi

Par

Le 26 Juin 2018


« Naturalmente in Corsica », c’est le nouveau slogan de la campagne de promotion de l’ATC pour séduire la clientèle de la si proche Italie. Naturellement, de par la proximité géographique et le caractère historique de la présence des touristes italiens dans l’île, mais pas seulement ! Naturellement aussi, parce qu’il est le premier marché étranger sur la Corse. La récente enquête aux frontières, menée conjointement par l’ATC et l’INSEE, a révélé qu’en totalisant, 28% des nuitées, les Italiens représentent la première clientèle touristique étrangère de la Corse. En pôle position devant les Allemands (24%), les Suisses (10,1%) et les Belges (9,1%). Au total, ces quatre clientèles représentent 71,2% des touristes étrangers sur la Corse. Naturellement surtout, parce que le marché italien est le seul marché international connecté à la Corse toute l’année. Avec une spécificité : il l’est uniquement par voie maritime. Les 215 000 Italiens, qui viennent sur l’île en moyenne chaque année, n’emprunte pas ou rarement l’avion. En 2017, le trafic maritime entre la Corse et l’Italie a progressé de 5,7%. L’enquête dévoile que 19% des Italiens se rendent à l’hôtel, 32% optent pour le camping et 33% pour un hébergement non professionnel. Naturellement enfin, parce que la Corse fait partie du quatuor de tête des destinations insulaires méditerranéennes les plus prisées avec les Baléares, la Sardaigne et la Sicile.

Des touristes itinérants
Forte de ce constat, dans sa stratégie de booster les marchés porteurs, l’ATC a décidé de mieux cerner les attentes de cette clientèle historique en demandant au pôle Italie d’Atout France de mener une étude sur « les potentialités du marché italien et sarde pour le développement touristique de la Corse ». Les données recueillies, riches en enseignements, mettent en lumière, les atouts de la Corse aux yeux des Italiens, mais aussi les freins et les obstacles au choix de l’île. Le premier enseignement porte sur les critères qui président au choix de la destination. Pour la quasi-totalité des Italiens, ce sont, à jeu égal, la sécurité, la possibilité d’organiser le voyage en autonomie totale et une destination « facile à atteindre », et « facile à visiter »… En Corse, ils viennent en majorité en famille (68%), de préférence l’été (86%), mais aussi en juin (59%) et en automne (50%). L’étude d’Atout France confirme que l’immense majorité des touristes italiens arrive par ferry (86%), principalement à Bastia et Portivecchju, contre 3% seulement en avion. Si quelques ferrys arrivent à Lisula Rossa, le bateau de croisière et le voilier ne sont guère prisés pour une raison pratique : les Italiens ont la réputation d’être des « touristes itinérants ». Ils n’hésitent pas à sillonner l’île et préfèrent utiliser leur propre véhicule (70%) plutôt que les moyens de transports locaux. 96% d’entre eux avouent que « pouvoir se déplacer » pendant les vacances est un atout maître pour la Corse.

Une destination Découverte
Mais c’est loin d’être le seul. Qu’est-ce qui motive les Italiens à choisir la Corse ? Ils ne sont pas avares de superlatifs dithyrambiques. L’île n’est pas seulement une « destination sûre », « une destination proche », elle est par-dessus tout : « Une île merveilleuse », « une île à explorer », « une île intéressante à visiter ». Trois mots reviennent en leitmotiv : « découverte, exploration, identité ». La Corse est vécue et envisagée comme « une île différente », ce qui fait son charme. Les Italiens plébiscitent la beauté et la diversité des plages, des vacances « toute mer et relax » (54%), ou des vacances simplement « relax » (20%). Si la détente et le farniente sont privilégiés, ils ne boudent pas les randonnées et les traditions. 29% optent pour des vacances itinérantes avec des déplacements « continus » et 18% pour des vacances culturelles avec visites de monuments… Conséquence : 85% déclarent que le séjour y est très satisfaisant. Et surtout qu’ils sont enclins à « revenir très vite et très certainement ». Côté budget, la majorité des Italiens se disent prêts à dépenser 590 € en moyenne pour une semaine de vacances en Corse. 19% sont prêts à débourser davantage : entre 700 et 1000 €. Seule une poignée (7 %) dispose d’un budget supérieur à 1000 €.

Un vol direct Corse-Italie ?
Néanmoins si nombreux Italiens n’hésitent pas à franchir la mer pour venir en Corse, un certain nombre y renonce aussi. L’étude identifie clairement trois grands obstacles au choix de l’île : les considérations économiques, le manque d’information et la logistique. 47% des touristes italiens ne viennent pas pour des raisons économiques. Ils considèrent la destination trop chère tant au niveau du billet de transport que de l’hébergement et de la nourriture. 43% ne viennent pas pour des raisons logistiques. Ils estiment avoir trop peu d’informations sur ce qu’on peut y faire, le voyage est trop compliqué à planifier, et surtout il n’y a pas de vol direct pour s’y rendre. La contrainte de déplacement s’avère, là comme ailleurs, un point-clé. A la question posée par Atout France : « Et si on vous disait qu’à partir de demain il y aura la possibilité d’atteindre la Corse avec un vol direct depuis l’Italie ? », les réponses sont significatives. Avant même d’évaluer les itinéraires, 84% des sondés ont aimé l’idée d’une ligne directe. Sur le choix des aéroports italiens, 23% ont cité Milan et 13% Rome. Côté aéroports corses, 31% ont désigné Aiacciu et 24% Bastia. Les Italiens seraient prêts à dépenser 130 € en moyenne pour un vol direct et jusqu’à 224 € pour la cible prospect. L’avion drainant dans son sillage un touriste plus enclin à la dépense, l’impact sur les retombées économiques ne seraient pas négligeable. L’étude conclut qu’un vol direct pourrait insuffler un nouvel élan au marché italien et ouvrir la voie à l’arrivée d’une autre clientèle, par exemple en weekend. Sur les 14 millions de voyageurs italiens potentiels, 1,7 ont déjà été en Corse et 2,9 millions considèrent l’île comme une destination probable. Il en reste, donc, 9,5 millions à convaincre…

N.M.

Nanette Maupertuis : « Il faut mettre en place des activités sur la culture, la gastronomie et l’identité corse pour promouvoir des courts séjours ».

- Que retenez-vous de l’enquête aux frontières concernant les touristes italiens ?
- Disons, d’abord, que c’est une enquête exceptionnelle par sa volumétrie : 72 000 questionnaires ont été recueillis et exploités. Et par sa durée : du 1er mai au 5 novembre pour un total de 2,7 millions de touristes. Elle révèle que 30% des visiteurs sont des étrangers. C’est une donnée très importante et un pourcentage que nous voulons accroître. C’est pour cela que nous menons des campagnes de promotion très spécifiques, très actives et très offensives sur plusieurs marchés européens ciblés. Elle montre, surtout, que la première clientèle étrangère est la clientèle italienne. C’est une clientèle historique et le marché le plus proche. C’est aussi un marché annuel : les Italiens sont toujours venus en Corse toute l’année, même si l’affluence est la plus forte en juillet et août.

- Une autre étude a été réalisée par l’antenne d’Atout France à Milan. Que révèle-t-elle ?
- Elle révèle que les Italiens considèrent la Corse comme une destination « magnifique », « merveilleuse », pour reprendre les termes utilisés. La plage et la mer les intéressent beaucoup, on constate, aussi, une appétence nouvelle pour la randonnée et l’intérieur. Les Italiens sont, donc, en train d’évoluer dans leur façon d’appréhender la Corse. Ils viennent, pour l’essentiel, en ferry, ce qui n’est pas une surprise. Mais quand on leur pose la question de savoir s’ils seraient intéressés par une ligne directe entre l’Italie et la Corse, 84% répondent qu’ils sont très intéressés. Cela signifie qu’il y aurait une opportunité pour une compagnie aérienne d’installer une ligne directe entre notamment Milan et Bastia ou Ajaccio. Ce qui permettrait aux Italiens de venir passer des weekend en Corse au lieu de se contenter du séjour classique de dix jours, et donc de venir plus souvent.

- Cette offre aérienne serait-elle annuelle ou saisonnière ?
- Cela pourrait être une offre sur l’année, tout au moins en avant et après-saison. Les Italiens sont très intéressés par le printemps et aiment beaucoup les mois de septembre et d’octobre. Venir en bateau pour rester seulement 48 heures, c’est un peu compliqué en termes de logistique et de rentabilité du voyage. L’idée est de réfléchir de manière plus approfondie à des contenus qui pourraient intéresser cette clientèle en avant et après-saison, des contenus orientés sur la culture, la gastronomie et l’identité corse. Les Italiens nous disent que lorsqu’ils viennent en Corse, ils ne viennent pas dans une île française, mais dans une île qui a une très forte identité, pas très loin de la leur.

- Les Italiens jugent compliqué de venir en Corse. N’est-ce pas étonnant ?
- Oui ! C’est facile pour eux de prendre un ferry, par contre c’est compliqué de venir en avion. Par ailleurs, ils méconnaissent ce qui se passe à l’intérieur de notre île, ils ont, du coup, peur de ne pas venir avec leur propre véhicule. Si vous passez en bateau avec votre véhicule, vous êtes beaucoup plus libre, vous pouvez circuler sur le territoire. C’est un point important. L’étude révèle que, même sur un marché historique comme l’Italie qui nous connaît bien depuis des décennies, nous avons du travail à faire. C’est pourquoi, aujourd’hui, l’Agence du tourisme revisite ces marchés historiques.

- De quelle façon ?
- Nous travaillons sur des clubsters en partenariat avec des professionnels, en particulier un clubster Culture et Patrimoine sur lequel nous proposons des produits spécifiques. Le produit inclut l’hébergement, le parcours touristique et les contenus culturels et patrimoniaux associés. Nous avons un clubster Activité de pleine nature qui intègre toutes les activités du genre en Corse. Enfin un clubster est en train de se mettre en place sur le Bien-Etre et regroupe la gastronomie, l’œnologie, les pratiques douces comme le yoga… Tout cela peut fortement intéresser les Italiens.

- Les Italiens trouvent aussi que la Corse est cher. Qu’en pensez-vous ?
- Oui, pour certaines catégories d’Italiens. Néanmoins, ceux, qui sont prêts à venir en weekend, sont également prêts à payer entre 130 € et 244 € un billet d’avion, si la ligne se mettait en place. Tout dépend du rapport qualité-prix. Ce qui compte, ce n’est pas le prix des choses, mais le contenu qui fait face au prix. Cela signifie qu’il faut mettre en place des activités, une économie de production avec la création d’entreprises dans des activités spécifiques, comme c’est déjà le cas dans les activités de pleine nature. Dans le domaine de la culture et du patrimoine, cela signifie que des guides interprètes, des historiens issus de l’université de Corse, des anthropologues, des sociologues… peuvent tout à fait s’organiser en auto-entreprise ou autre et produire des services pour faire découvrir la Corse différemment et à moindre coût à ces clientèles.

- Le budget moyen Vacances d’un Italien est de 500 €. Est-ce suffisant ?
- Il semblerait que certains Italiens venant en camping ou dans des locations ne dépenseraient que cette somme-là par semaine. Cela me paraît faible ! S’ils dépensent aussi peu, c’est peut-être qu’ils ne trouvent pas à dépenser. D’où l’idée de développer des produits, des contenus intelligents de qualité sur lesquels faire de la promotion en amont. Si vous n’avez rien à offrir, les gens ne peuvent pas dépenser. Cela me paraît évident !

- La disparité de fréquentation dans les territoires s’explique-t-elle par ce manque de contenu ?
- Non, je ne pense pas ! La disparité s’explique plutôt par le fait que la démarche touristique, que ce soit du côté offre ou demande, est dans la logique du balnéaire et du Littoral, une logique dont il faut sortir. Un quart des touristes vient dans l’Extrême-Sud et 19% en Balagne. C’est un tourisme traditionnel, essentiellement balnéaire, généré aussi par la capacité d’organisation de ces territoires. Mais, aujourd’hui, les contenus Activité de pleine nature, Culture et patrimoine, se trouvent beaucoup plus à l’intérieur de l’île. D’où l’incitation à créer des activités complémentaires et une offre spécifique pour les territoires.

Propos recueillis par Nicole MARI.
Pascale Simoni : « Il faut travailler sous l’angle qualitatif pour obtenir une réelle avancée du tourisme en Corse ».

- Que pensez-vous de l’action de l’ATC sur le marché italien ?
- La clientèle italienne est, après la clientèle française, pour nous, la plus importante. Il faut continuer à la travailler et à la fidéliser. Elle avait connu une chute pendant quelques années. Nous ressentons la reprise depuis 2015. L’augmentation de 40% du nombre de liaisons aériennes, depuis l’an dernier, a eu un effet sur la fréquentation. Tout comme la multiplicité d’agents de voyage en Italie, ce qui nous permet de pénétrer plus facilement le marché. Les Italiens viennent principalement en haute saison mais aussi toute l’année, d’où le potentiel qui existe pour l’évolution de ce marché. Leurs premières demandes sont la mer et la nature, ce sont des touristes itinérants, d’où le fait qu’ils apprécient le camping...

- Est-ce une bonne clientèle ?
- C’est une clientèle latine qui marche beaucoup au coup de cœur. Elle est moins regardante sur le budget, elle n’a pas de budget établi. Si on lui propose une offre qui lui convient, elle est capable de s’y investir, d’où la nécessité de lui proposer une offre de qualité.

- Les campagnes de promotion menées par l’ATC sur des marchés ciblés vous paraissent-elles pertinentes ?
- Oui ! Ce qui me plait dans la démarche de l’ATC, c’est sa vision européenne, sa volonté d’élargir le bassin de clientèle à la Scandinavie, le Danemark... La démarche est innovante, notamment sur les supports web où on passe d’un site purement annuaire déroulant un simple catalogue, à un site vitrine, un vrai site de promotion. Au-delà des négociations avec les compagnies aériennes pour ouvrir de nouvelles destinations, le travail de partenariat permet de définir plusieurs angles d’attaques. Par exemple, des marques utilisent des photos de la Corse pour vendre leurs produits. Ce sont des outils de promotion qui ne sont pas très coûteux, mais permettent de diversifier la recherche de nouvelles clientèles. On a essayé de travailler sur le côté quantitatif, mais cela n’a pas abouti à un étalement de la saison ou à un gain de nouveaux marchés. Il faut, aujourd’hui, travailler sous l’angle qualitatif pour obtenir une réelle avancée du tourisme en Corse.

N.M.



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