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Le nationalisme confirmé dans le pouvoir absolu
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Le nationalisme confirmé dans le pouvoir absolu


Calvi

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Le 11 Décembre 2017


A l'ouverture des bureau de vote, les mêmes questions se posaient à travers la Corse. Quelle allait être l'ampleur de la victoire annoncée de la coalition nationaliste ? Comment allaient se hiérarchiser les listes des trois opposants qui avaient survécu au naufrage ?

Du fait de la restriction dans les choix par rapport au premier tour, les scores augmentent mathématiquement, quel que soit le niveau de l'abstention, si celle-ci reste dans les limites du raisonnable.

En comparaison avec dimanche dernier, cette abstention s'est encore accrue : 48,3% contre 46,9% ; le fait qu'elle touche l'ensemble des composantes de la classe politique rend inapproprié un quelconque procès en invalidité.

La météo mettait en garde contre un risque de submersion. C'est ce qui s'est passé, avec des écarts jamais atteints dans une élection territoriale. Elle est révolue l'époque où la droite comme la gauche donnaient des gages aux nationalistes pour en faire une force d'appoint et les utiliser contre des hochets ou des promesses. Elles leur ont ainsi, peu à peu, donné une légitimité républicaine dont les bénéficiaires ont su profiter, avec l'appui d'une grande partie de la jeunesse.

Lorsque les forces traditionnelles ont joué à se faire peur – et à nous faire peur – il était déjà trop tard. Les nationalistes avaient entrepris leur marche inexorable vers le pouvoir, en apaisant opportunément leur discours et en ne revendiquant que le lancement de négociations statutaires, ce qui affaiblissait toute diabolisation.

Les militants, dans leur optimisme, étaient gourmands ; ils se donnaient bien 60% des suffrages, soit un écrasement électoral équivalant encore plus au pouvoir absolu. Cet appétit dévorant a failli se concrétiser. La coalition Pè a Corsica atteint 56,46 %, ce qui reste énorme. La première assemblée de Corse, celle de 1982, était ingouvernable. La nouvelle sera surgouvernée, avec un satisfecit donné par les citoyens de l'île à la gestion sortante, traduit dans le mandat de poursuivre.

On pensait que la droite allait s'imposer une réaction positive et solliciter ce qui lui reste de forces vives, ne serait-ce que pour clarifier les choses en son sein dans une sorte de compétition entre ses deux composantes. Cela fut tenté, mais avec un résultat qui aurait pu être meilleur. La télévision régionale rendait compte des ambiances. Le moins que l'on puisse dire est qu'elles étaient contrastées, et que ce contraste valait tous les commentaires : Bastia en liesse, Porto Vecchio et Ajaccio en demi-deuil, malgré l'anniversaire de Laurent Marcangeli... La droite accusait le coup, en voyant se profiler dans un horizon pas si lointain des municipales inquiétantes, même si on trouve quelque consolation en répétant que chaque élection a sa logique. Il existe chez les libéraux une forme de résignation qui devra vite s'estomper. Il leur faudra incarner une opposition vigilante et surtout présente, ce que dans un passé proche elle n'a pas su faire.

Attitude positive ou stratégie de rupture?
Un nouveau chantier s'impose désormais à Jean-Martin Mondoloni (18,29%), à commencer pas cimenter un mouvement que les circonstances et les rivalités ont fissuré. Autour de lui (intronisé leader même si les deux groupes gardent leur identité propre) et de Valérie Bozzi, les énergies doivent se ressouder. Dans cette famille, c'est bien connu, lorsque cela va mal, on se rejette les responsabilités les uns sur les autres, on accuse en vrac mairies, départements, choix des candidats, angle de campagne, tout y passe... La droite, si elle veut repartir sur des bases saines, doit s'épargner ces péripéties inutiles. Elle a trois ans pour préparer une réplique digne de ce nom, sur le fil de son corsisme républicain, entre attitude positive sur tel ou tel dossier et stratégie de rupture. Dans l'opposition aussi, Jean-Charles Orsucci – longtemps au coude à coude avec Valérie Bozzi dans le dépouillement avant de la devancer d'un souffle (12,67 contre 12,57) - représentera la majorité présidentielle. Il pourra à ce titre rendre compte « en haut » de ce qui se passe dans l'île, prendre du poids si Emmanuel Macron s'intéresse enfin à cette portion de territoire ; même si le maire de Bonifacio préfère pour l'instant s'orienter vers une position sociale et humaniste, laissée vacante par la gauche absente.

Quant aux titulaires du pouvoir, leurs responsabilités sont à la mesure de leur succès ; ils devront, conscients de l'attente qui s'est manifestée, mener de front une double démarche : d'abord essuyer les plâtres de la collectivité unique, avec ce que cela suppose de tâtonnements et de difficultés de gestion, en mettant l'accent, pour faire taire les critiques, sur le pluralisme démocratique ; ensuite – et cela a déjà été entrepris – relancer un dialogue avec l’État pour lui demander de prendre en compte la réalité nouvelle dans l'appréciation des demandes formulées par les élus. Même ceux qui ne sont pas nationalistes ne comprendraient pas que cette situation historique inédite reste sans réaction à Paris.



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