Dominique Erignac : « J’espère que la République ne faiblira jamais en Corse »
Calvi
Par
Le 07 Février 2018
Elle n’était jamais revenue sur les lieux. Là où son préfet de mari, Claude Erignac, se rendant à un concert au Kalliste, est tombé sous trois balles tirées dans la tête par derrière, à 21h05, le 6 février 1998. Il venait de la déposer et était allé garer sa voiture. « Je me souviens des derniers mots qu’il m’a dit en me déposant ici il y a vingt ans : « à tout de suite ». Ses paroles résonnent encore en moi », a-t-elle témoigné ce mardi matin à la tribune, au moment d’inaugurer la place Claude Erignac, à l’endroit même du drame, où un olivier a été planté, rue Colonel-Colonna-d’Ornano à Ajaccio. Avec cette inscription gravée au sol : « 1 homme, 1 place ».
"Vingt ans, c'est long, très long"
Un foulard bleu autour du cou, accompagnée de ses deux enfants Marie-Christophine et Charles-Antoine, Dominique Erignac a pris la parole avant le président Emmanuel Macron : « Je pensais ne jamais revenir sur ce lieu maudit, où il y a vingt ans, jour pour jour, mon mari Claude Erignac était assassiné. Cet assassinat a été conduit par un commando terroriste de nationalistes corses de la plus lâche des manières. La nuit, par derrière, de trois balles dans la tête, alors que Claude se rendait à un concert. Vingt ans, c’est long, très long. Pendant ces vingt années, avec mes enfants, nous avons affronté cet assassinat, qui est instantanément devenu une affaire d’Etat. Mais surtout, depuis vingt ans, il ne nous est permis de vivre qu’avec le souvenir de Claude, de sa mort terrible et de son absence. Il ne nous reste que cela. C’est la peine sans fin à laquelle les terroristes (…) nous ont condamnés tous les trois, mes enfants et moi. »
Dominique Erignac a ensuite expliqué les raisons de son déplacement à Ajaccio. D’abord afin d’inaugurer cette place voulue comme « un lieu de paix et de fraternité, je l’ai voulu ainsi ». Un lieu de mémoire, symbolique, « ouvert à tous et pour que l’on oublie jamais ». « Ce lieu est aujourd’hui à l’opposé de ce qui s’est passé il y a vingt ans. Cette place représente désormais la vie et une forme de tranquillité, mais aussi et surtout le souvenir. C’est extrêmement important de montrer que la vie l’emporte toujours, malgré ces drames à l’endroit même où ces derniers se sont commis. Ce lieu et sa force symbolique auraient, je crois, plu à Claude, qui était un homme de dialogue et de paix. »
"La République n'oubliera jamais"
Ensuite pour le souvenir de l'homme. Dominique Erignac a ainsi rendu hommage à son mari : « Claude aimait profondément la vie et les siens. Il avait un grand sens de l’Etat, il accomplissait avec conviction et passion sa fonction de préfet : oeuvrer pour l’intérêt général de la France. »
Enfin, la veuve du haut fonctionnaire a appuyé la dimension républicaine de cet hommage porté par le président de la République en personne : « Il faut se souvenir qu’à travers Claude mon mari, c’est la République que l’on a voulu toucher et abattre. Venir ici, montrer que la République existe et se souvient, est un acte fort. Réaffirmer les valeurs de la République ici l’est encore plus. C’est surtout une manière de dire que la République n’oublie pas, que la République n’oubliera jamais ce qui s’est passé il y a vingt ans. »
"La page n'est pas tournée"
Dominique Erignac est même allée plus loin, excluant de fait toute forme de pardon ou de réconciliation qui émanerait d’une lecture de l’histoire tendant à justifier l’assassinat de son mari par les besoins d’une cause : « Contrairement à ce que l’on veut entendre ou lire, c’est également attester que la page n’est pas tournée. Comment pourrait-elle l’être d’ailleurs, alors qu’elle est tachée de sang ? »
Estimant qu’ « oublier un crime est un crime », elle a ajouté : « J’espère surtout que la République ne faiblira jamais en Corse. J’espère que nous n’aurons jamais à dire : donner raison aux criminels est un crime. »
En écho, Emmanuel Macron l'a remerciée de sa présence : "Merci d’avoir eu le courage de revenir ici vingt ans après. La République vous le devait, la Corse l’attendait."
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